Enseignants Editions flammarion

Parmi toutes les beautés et les curiosités que la nature donne à voir, la diversité du monde vivant est sans aucun doute la plus étonnante. Aristote a cherché, plus qu'aucun autre philosophe, à rendre compte de cette fascinante prolifération des espèces et de leur variété. C'est ce dont témoignent les nombreuses œuvres qu'il a consacrées aux animaux, et qui constituent ce qu'on appelle aujourd'hui son « corpus biologique », auquel appartiennent les deux traités ici rassemblés : Mouvement des animaux et Locomotion des animaux.

Pourquoi s'intéresser au mouvement des animaux ? En quoi les particularités respectives de la marche du crabe, de la langouste et de la salamandre concernent-elles le philosophe ? En choisissant d'étudier la manière dont les animaux se meuvent, Aristote ne poursuit pas seulement sa vaste entreprise naturaliste de classification des espèces vivantes. 
Car l'étude des animaux inclut celle de l'homme ; et le « mouvement » est ici à entendre au sens large d'action (praxis) : ces traités s'attachent ainsi à mettre au jour les conditions physiques, physiologiques et mentales (représentations, désir) de la conduite humaine. À ce titre, les questions qu'ils soulèvent – jusqu'à quel point la conduite humaine peut-elle être expliquée en termes de causalité (physique ou mentale) ? qui, de l'action ou de l'intention, est la plus déterminante dans la définition de la conduite ? – intéressent directement la philosophie.